Les élections américaines : Préparez-vous à l'épreuve de force

Le président Joe Biden ainsi que la candidate démocrate Kamala Harris promeuvent les énergies renouvelables et soutiennent la transition énergétique avec la loi dite de lutte contre l’inflation, l’«Inflation Reduction Act» (IRA). L’expansion des énergies renouvelables avec des réglementations appropriées et des subventions financières est une priorité.

Le candidat à la présidence Donald Trump soutient en revanche la production d’énergie conventionnelle tirée du pétrole, du nucléaire et de sources non renouvelables. Estimant que les besoins énergétiques du pays ne pourront pas être satisfaits à moyen terme par des sources d’énergie alternatives, son objectif est de détricoter la réglementation du secteur de l’énergie. La ressource cruciale que constitue l’énergie reste par conséquent plus dépendante des fluctuations de prix des combustibles fossiles dont la raréfaction se fera de plus en plus sentir à long terme. Les investissements dans les sources d’énergie alternatives ne deviendraient rentables que bien plus tard du fait de la baisse des coûts de l’énergie.

Les républicains sont connus pour réduire les impôts, supprimer les subventions et abroger de nombreuses réglementations au cours de leur mandat. Cela pourrait induire des simplifications pour les banques et les entreprises de télécommunications. Dans le même temps, cependant, la déréglementation et les réductions d’impôts stimulent la consommation et ont généralement pour effet d’alimenter l’inflation, ce qui pourrait alors constituer un désavantage à court terme pour les secteurs à fort effet de levier, car toute hausse du niveau des taux d’intérêt accroîtrait le coût de leur refinancement. Il faudrait ici voir au cas par cas si la hausse des chiffres d’affaires pourrait permettre de compenser cela.

Les démocrates souhaitent que le déficit budgétaire américain puisse être maîtrisé, raison pour laquelle ils sont favorables à une taxation plus forte des particuliers fortunés et des entreprises. Ces efforts auraient plutôt un effet déflationniste.

Les deux candidats à la présidence défendent également des positions opposées en matière de politique étrangère. Donald Trump plaide pour un retrait des États-Unis des conflits extérieurs.³ Kamala Harris souhaite, en revanche, poursuivre la coopération avec les alliés étrangers afin de pouvoir faire contrepoids dans les rapports de force mondiaux.

Au fil des années, les républicains et les démocrates ont compris que l’adoption d’un discours anti-chinois pouvait les aider à gagner les faveurs des électeurs. Dans les faits, les deux partis adoptent toutefois des approches différentes dans leur dialogue avec la deuxième économie mondiale. Les républicains favorisent ainsi plutôt l’économie locale, augmentent les droits d’importation et placent les entreprises chinoises sur la liste des entités baptisée «Entity List».⁴ Cette forme de protectionnisme a toutefois un coût pour les consommateurs qui voient le prix de leurs biens augmenter tant qu’aucune alternative produite localement ne peut les remplacer.

³ https://www.pewresearch.org/global/2024/05/01/americans-remain-critical-of-china/

⁴ L’«Entity List» est une liste établie par le gouvernement américain de personnes, d’entreprises et d’organisations étrangères considérées comme présentant un risque pour la sécurité nationale et soumises à des restrictions d’exportation et à des exigences de licence pour l’exportation de certaines technologies et de certains biens.